L’anthropomorphisme
- 19 septembre 2014
- Dans : Idées reçues sur le chat,Les chats et nous
L’anthropomorphisme en général est défini comme « l’attribution de caractéristiques comportementales ou morphologiques humaines à d’autres entités comme des animaux, des objets, des phénomènes, voire des idées ». (Wikipédia).
Dans notre domaine, il s’agit de la propension de notre espèce à projeter les motivations et les émotions humaines sur l’animal.
Il est tout à fait « humain » et compréhensible d’avoir tendance à juger l’autre à l’aune de ce qu’on ressent ou imagine soi-même. Mais que cela concerne un autre individu ou une autre espèce, le risque est grand de passer à côté de l’autre en ce qu’il a de spécifique, d’unique et de différent de soi.
Cette tendance à l’égard des animaux familiers, soutenue par le lien affectif fort qui nous unit à eux, conduit à leur attribuer des facultés et sentiments humains qui peuvent masquer à la compréhension leurs réelles émotions. En interprétant leurs comportements comme ceux des humains, on aboutit finalement à négation de leurs ressentis, vécus et motivations véritables.
Les facultés cognitives du chat sont élaborées, leur contenu émotionnel évidemment réel. La recherche sur la cognition et les émotions animales ne cessent de mettre à jour des dimensions de la conscience de l’animal qui poussent à réfléchir de plus en plus sur ses droits et sur sa souffrance dans les domaines éthique, sanitaire, philosophique…
Mais elles ne sont tout simplement pas organisées de la même manière que celles des humains, en matière d’intentionnalité en particulier, et pour se rapprocher le plus justement de la réalité vécue par l’animal en tant que tel mieux vaut essayer d’appréhender sa réalité à lui plutôt que de l’affubler de la nôtre.
J’aime citer un de mes amis, « humain de chats » avisé , qui lors d’un échange sur les projections anthropomorphiques, qui peuvent parfois frôler l’absurde, dont sont victimes nos chats familiers, a conclu avec cette phrase mythique: » A quand le chat avare »??!!
Alors, plutôt que de déduire d’une situation que le chat est « jaloux », « méchant », « gentil », « voleur », « vengeur », « dominant », « soumis », « égoïste », « compréhensif » etc, voyons ce que l’éthologie et l’étude du comportement félin apportent comme interprétations et comme explications validées dans les mêmes situations.
C’est ce que je me propose de faire tout au long des articles de ce Blog Bien Vivre Avec Son Chat et dans ma pratique auprès des cohabitations Homme-Chat.
Car aimer vraiment l’animal ne serait-il pas l’aimer pour ce qu’il est plutôt que pour ce que nous voulons qu’il soit?…