Le chat domestique des origines à nos jours
- 17 janvier 2013
- Dans : Les chats et nous,Tout sur le chat
Felis silvestris lybica
Les origines:
Les origines du chat domestique (Felis silvestris catus) ont été longuement discutées, et on s’accorde actuellement à penser qu’il s’est vraisemblablement différencié de son ancêtre le chat sauvage d’Afrique (Felis silvestris lybica) il y a 130 000 ans.
Les premières découvertes paléontologiques situaient les premiers foyers de domestication du chat en Égypte, vers 4000 – 2000 av. J.-C. Mais la découverte en 2004, par une équipe d’archéozoologie des restes d’un chat aux côtés de ceux d’un humain dans une sépulture à Chypre repousse le début de cette relation plutôt vers 7 500 ans av. J.-C ( et pour certains, les ossements retrouvés à Jericho repousseraient les origines du chat à presque – 10000)
Le chat découvert à Chypre présente une morphologie très proche du chat sauvage d’Afrique, sans les modifications du squelette dues à la domestication : il s’agissait sans doute d’un chat apprivoisé plutôt que domestiqué. La cohabitation des chats et des hommes est probablement arrivée avec le début de l’agriculture : le stockage du grain aurait attiré les souris et les rats, et par conséquent leurs prédateurs naturels, les chats.
Les débuts de la domestication semblent avoir eu lieu au Moyen-Orient : c’est dans la région du Croissant Fertile (arc reliant les régions de Mésopotamie et du Levant au Proche et Moyen-Orient) que se seraient noués les premiers contacts entre chats et humains, une histoire entre nos deux espèces qui durerait donc depuis des milliers d’années, aujourd’hui plus vivace que jamais, des millions de chats vivant auprès d’humains dans le monde.
Sources:
Wikipédia
Comportement du chat, biologie et clinique, Anne-Claire GAGNON
Que dit votre chat?, Jean-Luc RENCK
Carte: Le Croissant fertile (Alain Huot, www.monatlas.fr)
Le chat aujourd’hui
Quelques chiffres:
- 400 Millions de chats dans le monde (Source: GEO Hors-série Chats du Monde -2004)
- 95,6 Millions de chats au Etats-Unis (Source: www.americanpetproducts.org)
- 63 Millions d’animaux familiers dans les foyers français (Source: Facco /Tns Soffres 2012)
- 11 Millions de chats dans les foyers français (Source: Facco /Tns Soffres 2012)
- Plus d’1/4 des foyers français accueillent au moins un chat (Source: Facco /Tns Soffres 2012)
- 1 foyer sur 2 accueille en France au moins un animal (Source: Wamiz.com, 2013)
- 600 euros par chat dépensés annuellement en moyenne française (Source: Wamiz.com, 2013)
Les animaux domestiques dans les foyers français (en Millions)
(Source: Facco /Tns Soffres 2012)
Les nouvelles « tendances » félines…
Divinisé dans l’Egypte Ancienne, diabolisé au Moyen-Age, le chat est plus que jamais convié à nos côtés, allant jusqu’à être vanté aujourd’hui pour ses « vertus thérapeutiques ».
Depuis les années 70 et surtout 80, la recherche s’est tournée vers cette dimension des interactions Homme-Chat, et certains de ces travaux sont coordonnés depuis 1992 par l’International Association of Human-Animal Interaction Organizations (IAHAIO).
En 2003, une étude menée en Chine, en Allemagne et en Australie et présentée par l’IAHAIO a abouti aux conclusions suivantes : les propriétaires d’animaux de compagnie seraient en meilleure santé que les non-propriétaires et fréquenteraient en conséquence beaucoup moins les salles d’attente des médecins. Ils se rendraient en moyenne de 15 à 20 % moins souvent chez leur médecin généraliste. (Source : cité dans Facco/Tns Soffres , 2012).
Cette donnée s’ajoute aujourd’hui à tous les ingrédients qui font et interrogent depuis toujours le lien fort qui nous unit aux animaux domestiques : désir et besoin d’animal, amour des animaux, vertus éducatives pour l’enfant, compagnie et soutien affectif pour les personnes âgées…
La nouvelle tendance est à l’animal « thérapeute », avec le développement des AAA (Activités Associant l’Animal), associant l’animal à des pratiques d’accompagnement à visée sociale, éducative ou thérapeutique.
Le chat est par exemple à la mode dans les médias au début de l’année 2013 avec la « ronron thérapie », « découverte » revendiquée par le vétérinaire Pierre-Yves Gauchet :
« Quand l’organisme lutte contre des situations pénibles – stress, insomnie ou anxiété – le ronronnement du chat émet des vibrations sonores apaisantes et bienfaisantes, un peu comme la musique (…). Ecouter ce doux bruit entraîne une production de sérotonine, l’hormone du bonheur, impliquée dans la qualité de notre sommeil et de notre humeur ». (Source: lemonde.fr, 2013)
Voilà notre félin domestique propulsé au rang de docteur de nos maux humains, et exposé dans des « bars à chats », répandus en Asie et surtout au Japon, où les clients viennent se « détendre » au contact des félins. En mai 2012, ce concept originaire du Japon s’est implanté en Europe : les Neko Cafés (« neko » signifie « chat » en japonais) a ouvert ses portes à Vienne. Il a été suivi par le Lady Dinah’s Cat Emporium à Londres, et une campagne de crowdfunding lancée en France a financé le Café des Chats ouvert à Paris à l’automne 2013 et pris d’assaut par des centaines de demandes de réservations dès le lancement. Des débats sur le bien-être des chats du café n’ont pas empêché un succès fulgurant.
Les bienfaits que nous apporte le chat, si présent dans nos foyers, sont clairement ressentis, exprimés et promus.
Mais cette image un peu idéalisée de la relation Homme-Chat, et de la relation Homme-Animal familier en général, masque des réalités plus nuancées : vénérer une espèce peut aussi amener à la méconnaître. Et c’est là que la réciprocité, c’est-à-dire les bienfaits que nous apportons au chat qui vit avec nous, se teinte parfois de difficultés…