Que d’idées reçues sur le chat!
- 19 septembre 2014
- Dans : Idées reçues sur le chat,Les chats et nous
C’est sans doute parce que nous le côtoyons depuis si longtemps et que sa présence nous paraît si naturelle que nous pensons bien connaître le chat, souvent parfois à tort.
Si l’on n’a pas vécu avec un compagnon félin depuis son enfance, on peut en avoir fréquenté un chez des amis, dans la famille, et dans nos connaissances il y a toujours de grands amoureux des chats prompts à donner de « précieux conseils »…
Une expérience passée avec un chat conduit aussi souvent à penser que tous les chats se comportent de la même manière, sans différenciation selon l’individu, son histoire, l’environnement ou le contexte.
Depuis leur essor sur internet, les sites « spécialisés » (en réalité ouverts par tout-un-chacun) et les forums relaient des compilations d’idées reçues, et parfois même contradictoires, présentées comme des connaissance fondées. Cette prolifération d’informations inexactes brouille la connaissance réelle qu’il conviendrait d’avoir du chat familier.
Il arrive aussi que des ouvrages spécialisés diffusent auprès du grand public des informations erronées, invalidées depuis longtemps ou sujettes à caution. Le plaquage au sol du chaton ou la tape appliquée sur sa truffe sont encore souvent recommandés pour « l’éduquer » par exemple, alors qu’ils risquent en réalité lui faire peur et mal, et d’abîmer la relation avec l’humain. Les vieilles recettes ont la vie dure, et les études récentes qui les rendent officiellement caduques ne sont pas forcément diffusées auprès du grand public. Parfois même des professionnels ne réactualisent tout simplement pas leurs connaissances.
Les marques de produits pour animaux de compagnie et certains éleveurs diffusent aussi des idées reçues car elles valorisent leur projet commercial.
Au final cela peut être en toute bienveillance et en toute bonne foi que les cohabitations avec les chats s’appuient sur une méconnaissance, au moins partielle, de ces invités félins. Cette ignorance ouvre la porte à des malentendus qui peuvent rapidement se transformer en difficultés.
Une des explications à la persistance des idées reçues ou erronées sur le chat qui vit avec nous, est peut-être que l’étude des comportements du chat familier est encore peu développée dans la recherche. Elle paraît encore à la communauté scientifique moins nécessaire ou moins intéressante que la recherche sur les primates ou la faune sauvage par exemple.
C’est pourtant l’éthologie (« science de l’étude des comportements ») qui permet de valider des connaissances sur une espèce. Elle est indispensable pour de ne pas s‘appuyer sur des intuitions ou idées reçues, qui, associées à notre tendance naturelle à l’anthropomorphisme ne vont pas dans le sens d’une bonne connaissance de nos compagnons à quatre pattes.
Comme me le disait l’autre jour un « humain de chats » chez qui j’effectuais une consultation pour « pipis sur le tapis », et qui réalisait au fur et à mesure de l’entretien que malgré toute sa bonne volonté envers ses deux Chartreux adorés il avait commis beaucoup « d’erreurs »: « l’enfer est pavé de bonne intentions« . En l’occurrence, comme tout un chacun, en toute bonne foi et en toute bienveillance envers ses félins, il avait appliqué … les sempiternelles idées reçues et récolté… les « comportement gênants » qui vont avec. Le résultat en était que les chats, soumis à des stress, des pressions et des inconforts n’ont pas pu s’adapter autrement qu’en produisant des éliminations indésirables. L’idée reçue qui m’a ici le plus choquée émanait de l’éleveuse qui lui avait procuré les chatons: s’il y avait un pipi en dehors de la litière il n’avait qu’à leur mettre le nez dedans et une sacrée correction, résultat garanti…