Ethologie
L’ETHOLOGIE COMME DISCIPLINE DE BASE
C’est l’éthologie qui est à la base de mon travail comme comportementaliste, et dans laquelle je puise les connaissances scientifiques et validées sur lesquelles je m’appuie pour analyser les cohabitations Homme-Chat dans lesquelles j’interviens.
Définitions et histoire
L’éthologie est une science dont l’objet est l’étude du comportement des espèces humaine et animales .
Cette discipline englobe surtout l’étude du comportement animal tel qu’il peut être observé chez l’animal sauvage en milieu naturel, chez l’animal sauvage en captivité, chez l’animal domestique en milieu naturel et chez l’animal domestique en captivité. L’éthologie humaine, axée sur l’étude des comportements individuels et collectifs, en fait partie, ainsi que celle des relations Homme – Animal.
Le principe de base de l’éthologie étant d’utiliser une perspective biologique pour expliquer le comportement, cette science est aussi appelé « biologie du comportement ». L’éthologie s’intéresse aussi à la manière dont les comportements se sont construits au cours de la phylogénèse (évolution des espèces) et de l’ontogénèse (développement de l’individu). Les méthodes utilisées en éthologie sont basées sur l’observation et la description la plus fidèle possible des évènements.
Des scientifiques tels que Geoffroy Saint-Hilaire, Darwin, Heinroth, Fabre, Whitman, Von Uexkull figurent parmi les pionniers de cette discipline. En 1973, le prix Nobel de biologie fut attribué aux travaux accomplis par Von Frisch, Lorenz (1903-1989) et Tinbergen (1907-1988) . Dans les apports plus récents, l’éthologue-psychiatre-neurologue-psychanalyste Boris Cyrulnik défend aujourd’hui en France une éthologie « carrefour de disciplines » dans un groupe de recherche et un cursus universitaire à Toulon, et dans ses ouvrages.
L’ETHOGRAMME DU CHAT FAMILIER
L’éthogramme représente la base de la recherche en éthologie et constitue le catalogue de comportements d’une espèce dans un contexte donné.
« Il est important de pouvoir dresser un inventaire des comportements d’une espèce avant de pouvoir analyser les comportements individuels. La description des comportements doit rendre compte de chaque détail de l’action. Cette description se base sur l’observation. Il existe deux types d’observation possible en éthologie : l’observation naturaliste (en milieu naturel) et la manipulation expérimentale (en milieu captif). Un éthogramme ne peut pas être exhaustif, et il peut évoluer au cours du temps et s’adapter en fonction des contextes et des individus (ex : différence entre captivité et milieu naturel, ou encore comportements idiosyncrasiques, c’est-à-dire spécifiques à un individu en particulier). » (Genty, 2011)
Et justement pour le chat, la question du « milieu naturel » se pose car dans les formes actuelles de sa domestication ses milieux de vie sont très variés (au contraire d’une espèce sauvage qui vit dans un biotope bien défini). L’éthogramme du chat repose le plus souvent sur des observations sur le chat libre.
Depuis 20 à 30 ans des équipes de biologistes et d’éthologues ont pris soin d’étudier le comportement social des chats, principalement ceux vivant en extérieur et en colonies : citons les équipes britanniques de Bateson et Bradshaw, les français Pontier et Say, l’équipe italienne d’Eugenia Natoli. Certaines études ayant menée à l’éthogramme du chat on été réalisées en laboratoire mais à l’heure actuelle l’éthologie appliquée à l’animal familier (et au chat familier en particulier) intéresse encore assez peu les laboratoires de recherche, (en France en particulier), la plupart émanent des pays étrangers. Un laboratoire comme celui d’Adam Miklosi à Budapest ou de l’équipe suisse de Dennis Turner sont des exceptions où davantage de travaux sont dédiés à l’animal familier.
Apparaît dès lors la difficulté à laquelle nous sommes confrontés concernant l’éthogramme du chat familier : faute d’étude spécifique, l’éthogramme du chat domestique exclusivement familier n’existe pas, et encore moins celui de chat familier en captivité (on évalue à 3 millions le nombre de chats qui ne sortent pas en France à l’heure actuelle). On parle là du chat dit « de propriétaire » : il dépend de l’humain qui lui fournit abri, nourriture et protection.
Répondre au sein des cohabitations Homme-Chat aux besoins éthologiques¹ du chat familier s’avère évidemment plus compliqué que simplement calquer les besoins fondamentaux du chat libre. Ne serait-ce qu’en raison des interactions avec d’autres êtres vivants dans nos cohabitations (congénères, humains et autres espèces) qui n’existent pas toutes en milieu naturel. Toutefois, les travaux réalisés dans ce domaine montrent comment les comportements spécifiques de l’espèce persistent chez l’animal placé dans un environnement artificiel en dépit des nombreux millénaires de sa domestication.
En attendant les progrès de la recherche, il nous reste donc à extrapoler cet éthogramme réalisé à partir du chat libre et des travaux de laboratoire et de l’adapter à notre chat familier, dans l’optique de répondre au mieux à ses besoins dans cet environnement précis.
¹ besoins éthologiques : besoins propres à l’espèce
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